Trouble obsessionnel compulsif (TOC)
Le trouble obsessionnel compulsif ou TOC est un trouble de l’anxiété qui se caractérise par des obsessions que l’on peut définir comme des pensées intrusives et incontrôlées surgissant de façon récurrente.
Les TOC ne sont pas nécessairement liés à une phobie, mais entraînent une angoisse ou une anxiété qui se traduit par des compulsions. Il s’agit là d’une réaction de défense face aux obsessions qui envahissent les pensées.
Les compulsions ne sont pas simplement de simples manies, mais bel et bien un comportement répétitif et obsédant qui peut prendre plusieurs heures par jour, comme de se laver les mains un grand nombre de fois ou de psalmodier des mots.
Les TOC peuvent être très invalidants et considérablement empiéter sur la vie professionnelle, sociale et familiale des personnes qui en souffrent.
Ces même personnes sont, par ailleurs, conscientes du l’absurdité de leur comportement mais ne parviennent pas à le réfréner.
Qui est concerné?
On estime entre 2% et 4% le nombre de personnes atteintes de troubles obsessionnels compulsifs. Cette pathologie touche de façon indistincte les deux sexes, et ce quel que soit le milieu social, la race ou la situation géographique.
Elle fait généralement son apparition dès l’adolescence, à partir de 12 ans et s’installe de façon progressive.
Les formes obsessionnelles courantes
– la crainte d’attraper des microbes ou une maladie. Cette obsession se traduit par exemple par un lavage répété des mains ou de nombreuses douches.
– obsession pour le rangement et la symétrie.
– les craintes entraînant des vérifications incessantes comme d’avoir bien fermé la porte à clé ou couper le gaz.
– les préoccupations d’ordre morale avec la peur d’avoir commis des actes déplacés ou immoraux. La personne peut poser la même question un très grand nombre de fois afin de s’assurer de ne pas avoir commis de bévues.
Quelle en est la cause?
Même si les origines ne sont pas encore clairement définies, il y aurait une interaction d’ordre biologique et d’ordre psychologique.
Selon certaines études encore actuellement en cours, il existerait un déséquilibre de certains neuromédiateurs comme la dopamine, la sérotonine ou la vasopressine.
L’aspect génétique n’est pas non plus à négliger même si des parents dits “sains” peuvent avoir une descendance présentant un TOC.
Il a par ailleurs été démontré une baisse significative de l’anxiété chez un patient souffrant de TOC lorsqu’il réalise une compulsion, ce qui le pousse à répéter de nouveau cette action pour prolonger cet état, à la façon d’une drogue.
Des troubles profonds datant de l’enfance ou consécutifs à un traumatisme récent peuvent être mis en cause.
Peut-on en guérir?
Dans 70% à 80% des cas, on obtient d’excellents résultats qui permettent de surmonter ou d’atténuer grandement les obsessions et les compulsions.
Cependant, les TOC ne disparaissent pas d’eux-mêmes et il faudra une réelle volonté de la part du patient pour progresser.
Le traitement se présente sous la forme d’une combinaison de deux approches:
– une thérapie cognitive et comportementale ou TCC qui a pour objectif de mettre le patient en contact avec son anxiogène de façon répétée, progressive et contrôlée afin que celui-ci apprenne à contrôler sa réaction.
– une psychopharmacologie, c’est-à-dire une médicamentation à base d’anti-dépresseurs.
Une nouvelle approche existe depuis 2002, la psychochirurgie. Par ce procédé, des électrodes sont placées sur le cerveau sur des neurones ou groupe de neurones modérant un type bien précis de réactions que l’on cherche à contrôler. Le stimulus électrique qu’elles diffusent permettrait ainsi une nette amélioration des troubles.
Ce trouble de l’anxiété est relativement fréquent dans la population et une réponse thérapeutique efficace existe. Malheureusement, un patient atteint de TOC est souvent mal diagnostiqué ou tardivement en raison du caractère honteux que revêt cette maladie que le patient cherche à cacher.
Même s’il n’y a pas de rémission spontanée, il est désormais possible d’atténuer de façon très significative les symptômes afin que le patient retrouve une vie proche de la normalité au sein de notre société.